Arpenter les rues à la recherche de victimes potentielles, tout exploser, se battre contre la terre entière, en marchant vers la droite, voilà un style de jeu qui évoque de nombreux souvenirs, mais qui n’est pas très en vogue ces temps-ci. Golden Axe, Final Fight, Street of Rage… ces titres vous évoque probablement une certaine nostalgie. Le beat’em all en 2D a eu son âge d’or, et MakinGames compte bien rendre hommage à ce genre avec ce premier jeu des développeurs. Raging Justice (que vous pouvez acquérir a prix cassé chez notre partenaire tout mignon GamesPlanet) a été imaginé dans le but de relever ce défi de taille. Retour aux sources effectué avec brio ou désastre cataclysmique ? Les français veulent savoir.
22 V’là les flics !
Au secours ! Le Maire de la ville a été kidnappé par des malfrats de mauvais aloi ! Voici l’entièreté du synopsis. Nous ne sommes pas là pour son histoire digne d’une série z, mais bien pour envoyer du gras sur les malotrus qui errent dans les rues de cette ville pour le moins chaotique.
Trois personnages seront proposés pour mettre des baffes : Rick Justice, Archétype du flic Américain qui cogne avant de poser des questions, Nikki Rage, ex-militaire détenant le record d’arrestations du commissariat, et enfin Ashley King, Un adolescent de 15 ans qui en a marre de se faire racketter par les gangs du centre-ville. De plus, Trois niveaux de difficulté sont disponibles : Mauviette, Normal et Dur à Cuire. Un mode coopération est également de la partie, mais uniquement en local.
Du rétro, il n y a que l’odeur.
Après une cinématique d’une quinzaine de secondes, notre héros est directement projeté dans le premier niveau, à savoir un centre-ville uniquement peuplé de voyous et de prostitués. Et mon Dieu, que c’est laid. La volonté de vouloir reproduire l’atmosphère d’antan se fait tout de suite ressentir, mais cette reproduction de 2D isométrique est… ratée. Les décors sont ternes et monotones, les mouvements des protagonistes sont raides, les couleurs sont mal dosées. Le « bestiaire » est très restreint, nous décèlerons à peu près six types d’ennemis différents sans compter les bosses, qui sont quant à eux utilisés plusieurs fois dans le jeu. Bref, graphiquement c’est un zéro pointé.
La bande sonore laisse de marbre. Les quelques musiques sont oubliables, et les bruitages, qui d’ailleurs recouvrent (presque) totalement la musique de fond du jeu, sont acceptables mais très répétitifs.
Pamplemousse Mécanique
Le gameplay de Raging Justice est très rigide, mais rempli assez bien son rôle. Les perspectives sont acceptables, quoique rater son coup car votre personnage est trop haut ou trop bas par rapport à l’ennemi est monnaie courante. Mais les mécaniques sont telles que les repères sont assez flagrants une fois que le coup raté a été porté, vous saurez replacer vite et bien le personnage pour que le prochain coup fasse mouche. Le charme du gameplay sera l’interaction avec les différents éléments du décor : la plupart des objets peuvent être utilisés en tant qu’armes contondantes, et tout aussi bien en armes de jet, d’ailleurs. Quel plaisir de tabasser des délinquants à coup de batte de baseball, de bouteille en verre, de hache, ou encore de lancer des poubelles métalliques sur les péripatéticiennes du coin ! Pour rajouter un peu de piment, des défis pour chaque niveau sont disponibles, ce qui permettra de faire de très beaux scores et de réfléchir un peu plus que juste démolir autrui.
Il y a deux façons de se débarrasser des ennemis : les savater jusqu’au décès ou bien les arrêter. Le système d’arrestation rajoute un peu de fraîcheur au genre.
Malheureusement, tout ceci aurait pu donner un bon jeu si le tout n’était pas gâché par BEAUCOUP de facteurs négatifs. Commençons par le système d’arrestation, qui malgré l’originalité de la chose, est bien trop punitive. En effet, une animation d’environ 2 secondes s’effectue quand une arrestation est effectuée, ce qui est bien assez pour que les ennemis aient le temps de vous enchaîner la tronche. Et pas qu’un peu ! Notre héros peut se faire savater 5 bonnes secondes sans avoir la capacité de se mouvoir d’une façon ou d’une autre.
Et c’est largement suffisant pour perdre une vie. Autre facteur non-négligeable, la surdose d’ennemis en un seul écran. On se retrouve assez vite submergé par l’armée de brigands qui entoure la flicaille. Spammer l’attaque spéciale sera l’unique solution (car c’est la seule attaque de zone). De plus, certains défis demandent d’arrêter des ennemis spéciaux. Ceux-ci sont repérables grâce à un minuscule halo rouge qui ne dure qu’une seconde. On fera vite abstraction de ce défi tant les combats de mêlée sont bordéliques et détruire tout le monde sera la seule option, pas le temps de faire du cas par cas sous peine de décès du héros. Sachant que l’arrestation est (quasiment) l’unique moyen de récupérer des vies, cela rend le jeu plus difficile et plus frustrant. Et sans parler des projectiles lancés hors champ presque impossible à esquiver…
Les bosses ont chacun des angles d’attaque différents, certains plus difficiles que d’autres. C’est relativement assez simple une fois la technique à adopter assimilée, mais aucune « phase » de boss n’existe, c’est un boss = un angle et c’est marre. C’est répétitif et agaçant.
Aucune personnalisation dans le fond comme dans la forme de votre personnage. Aucun système de leveling qui aurait pu donner envie de progresser un peu loin plus dans le jeu (quand bien même en 3-4 heures c’est plié), et même pas un petit costume déblocable pour ses personnages ? Bon c’est pas très utile mais ça mange pas de pain…
Conclusion
Torchon, Chiffon, Carpette
Bien essayé Makingames, mais le bouchon n’a pas été poussé assez loin et le strict minimum syndical est de mise. Malgré la bonne volonté, les erreurs sont bien trop présentes pour prendre du plaisir à y jouer plus de trente minutes. C’est fade, Dieu que c’est fade… Les bons moments passés sur ce jeu ne se passe uniquement que quand les conditions sont optimales : pas trop d’ennemis d’un coup, quelques objets à lancer, aucune surprise hostile hors-champ. Et encore, si la patte graphique ne vous a pas encore attaqué le bas ventre.
[…] RJ – Raging Justice pourrait être notre nullité de l’année tellement rien ne va. Des graphismes hideux à la jouabilité discutable, le pauvre beat’em all n’a rien pour lui. Notre test ici. […]
[…] RJ – Raging Justice pourrait être notre nullité de l’année tellement rien ne va. Des graphismes hideux à la jouabilité discutable, le pauvre beat’em all n’a rien pour lui. Notre test ici. […]