[Test] – Kill la Kill : IF, des ciseaux et un arc-en-ciel

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L’académie Honnōji a enfin droit à son adaptation en jeu vidéo, avec aux commandes un éditeur/développeur de premier choix.

Kill la Kill : IF est maintenant dans les bacs, édité et développé par les prestigieux Arc System Works et APLUS Games. Ce célèbre animé voit enfin le jour sur consoles et PC dans le but de découvrir et/ou revivre les plus grands combats de l’héroïne équipée d’une moitié de ciseaux géante, Ryūko Matoi.

Le jeu retrace l’histoire du manga à travers deux personnages, Ryūko et Satsuki Kiryūin, la cheftaine de l’académie. Mais pas que, car nous avons le droit à de l’entrainement, du défi, des matches amicaux et classés…

À l’instar des jeux d’arènes 3D de Bandai Namco généralement oubliables, celui-ci attire tout particulièrement notre curiosité de par ses mécaniques de combat originales. Et pour ceux qui ne connaitraient pas l’œuvre de base, attendez-vous à voir de la miche prononcée, et même assumée.

Coup de crayon et ciseaux rouges

Avant toute chose, on ne peut que s’agenouiller devant une telle réalisation. La fidélité avec l’œuvre originale est parfaite, tout d’abord grâce aux graphismes. En effet, ce divin mélange de dessin manga mélangé à cette 3D riche en couleur est parfaitement maitrisé, ce qui permet de rentrer dans l’ambiance dès la première baston/cinématique.

Et des cinématiques, il y en a des tonnes ! Peut-être même un peu trop, malgré qu’elles soient si qualitatives. Mais le travail reste remarquable : elles sont toutes « voice-actées », avec des musiques à couper le souffle et des bruitages similaires à l’animé, ce qui rend l’immersion totale. C’est un sans faute.

Cependant, la conception des niveaux laissent un peu à désirer. ils sont tous composés d’un terrain vague avec un décor assez plat à l’horizon… Quelques variantes auraient été appréciables. On peut tout de même se rabattre sur la beauté des attaques, tant par les sprites des mouvements que par les mini-cinématiques des Supers avec des animations toujours plus somptueuses.

Du nouveau dans le Classique

Malgré l’éloge faite par de nombreux médias quant aux nouveautés de gameplay, Kill la Kill : IF adopte un style de combat tout ce qu’il y a du plus classique dans le genre de l’arène 3D. À savoir : un système où l’on privilégie le placement et le timing au lieu des combos.

Ici, les auto-combos fusent :

  • ☐ ☐ ☐ ☐ ☐ : enchaînement au corps-à-corps
  • ▲ ▲ ▲ ▲ ▲ : enchaînement à distance
  • O : Brise-garde

Il est possible de placer des attaques à distance dans un combo au corps-à-corps et vice-versa, mais cela ne fait quasiment aucune différence au niveau des dégâts. Cependant, terminer avec un certain coup plutôt qu’un autre permet de faire retomber son adversaire à un endroit stratégique. Par exemple, terminer son enchaînement par une attaque à distance repousse beaucoup plus l’ennemi, de quoi préparer une prochaine attaque.

Il est également possible de porter le dernier coup avec une attaque spéciale, mais encore une fois les dégâts varient trop peu. Il est préférable de garder ses barres d’énergie pour un moment plus propice. Tout est mis en place pour oublier toute idée de combo, ce qui est vraiment dommage car s’acharner sur carré ou triangle, ça va bien cinq minutes …

Une gestion des murs de l’arène est également de mise, car comme Tekken (pour n’en citer qu’un), cela peut servir d’outil pour envoyer un deuxième enchaînement, si toutefois les conditions requises sont en place.

De plus, la mécanique du Bloody Valor a été implémentée. Il s’agit d’une sorte de pierre-feuille-ciseau qui peut être lancé par l’un des deux joueurs. Le perdant subit des dégâts, et le gagnant gagne un bonus pour le reste du combat. C’est assez original, surtout dans l’idée du quitte où double : cela peut retourner un combat mal engagé, ou bien confirmer la victoire du joueur ayant l’ascendant.

Et malgré tout cela, le jeu n’arrive pas à se démarquer de ses concurrents : c’est très répétitif. On est encore loin d’être sur un jeu qui requiert un certain entraînement pour atteindre le haut du classement, l’une des raisons principales de la désertification du mode « Online » deux mois après la sortie.

Une famille incomplète

Huit personnages ? C’est tout ? Il est vrai que le manga ne possède pas énormément de protagonistes, mais il y a eu quelques oublis quand même. C’est possiblement la porte ouverte à un trop-plein de DLCs; qui sait.

Le Mode Histoire est bien chiadé, car c’est ici que l’on retrouve toutes ces somptueuses cinématiques citées plus haut. Les combats ont une difficulté standard, dans lesquels l’IA est pensée pour adopter un certain gameplay (spam d’attaques à distance, esquives constantes, etc…) ce qui oblige le joueur à ne pas avoir une jouabilité “trop” linéaire. La trame narrative est très bien ajustée pour bien comprendre l’histoire sans s’attarder sur des détails ça-et-là… Ce qui est bien pour les néophytes de la saga. De plus, les fans de la première heure prendront un malin plaisir à revivre les plus grandes batailles de l’histoire.

Les traditionnels modes Entraînement et Défi sont eux aussi présents. Les défis consistent à éradiquer plusieurs ennemis sur une même arène, ce qui est assez cauchemardesque tant le ciblage est mal foutu, on attaque rarement l’ennemi voulu…

Le contenu est bien trop absent. Le but d’un jeu fan-service est de donner au joueur le plus de références possibles, mais ce sentiment de vide arrive beaucoup trop tôt dans l’expérience de jeu. Une fois le mode Histoire terminé, le mode Défi complété (ou abandonné), il ne reste plus que les combats en ligne…

Kiki mash le plus vite ?

Aucun lag ! Au-cun lag. Les serveurs et le netcode sont en béton armé, aucune frustration à avoir à ce niveau-là. L’expérience est intéressante, tant la notion du timing est mis à rude épreuve. En effet, il va falloir jauger les réactions de l’adversaire afin de lui ouvrir sa garde pour ainsi lui en mettre plein la tronche. Il faudra combattre les huit personnages pour comprendre comment chacun fonctionne, surtout au niveau de la portée des attaques.

Par exemple, un combattant à double épée ne fait quasiment que des attaques de zone à 360 degrés, ce qui signifie que la mandale sera mangée si vous tentez de le contourner. Il est préférable d’effectuer un ou deux dash arrière. Tandis que d’autres protagonistes ont des attaques avec un angle restreint, mais une portée exceptionnelle, ce qui signifie qu’il vaut mieux le contourner. Une fois que toutes ces informations sont assimilées, les combats en deviennent plus intéressants à « haut niveau ».

Mais encore une fois, le point noir du jeu, qui est le manque de contenu, frappe fort, tant le fait de rencontrer ou jouer les mêmes personnages constamment rend l’expérience rapidement lassante. Les semblants d’enchaînements se suivent et se ressemblent, et on ne ressent au final pas l’envie d’offrir quelque chose de nouveau.

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Verdict

Impossible de mettre une mauvaise note avec une réalisation aussi pointue que celle qui est proposée dans Kill la Kill : IF. Des images, des animations et des musiques magnifiques, qui font honneur à l’univers de la saga. Quelques mécaniques originales sont implémentées dans des combats bien rythmés, avec des personnages et des attaques hauts en couleur. De quoi s’amuser dès le début du jeu. Mais cela ne durera qu’un temps…

Kill la Kill : IF ne déroge pas à la règle des jeux de bastons en arène 3D de ces cinq dernières années, avec un gameplay privilégiant le placement et le timing, en mettant de côté l’apprentissage de combos, ce qui rend les batailles très similaires (voir identiques) les unes après les autres.

Le jeu est arrivé trop timidement sur le marché, avec trop peu de contenu. Huit personnages, ça n’est clairement pas assez. Au contraire, cela ne fait que renforcer la jouabilité linéaire qui est déjà trop présente. Ce n’est pas cet opus qui va changer la donne.

C’est bon                                                         C’est mauvais

• Des graphismes somptueux                             • Un gameplay vu et revu

• Des musiques/bruitages de qualité                   • Un contenu trop creux

• La beauté et le dynamisme des combats           • Les combats trop répétitifs

• Le fan-service correctement fourni                   • Seulement huit personnages  

Ce test de Kill la Kill : IF a été réalisé avec une version dématérialisée sur Playstation 4, gracieusement fournie par PQube.

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