Le Musô saupoudré de stratégie, sauce Koei Tecmo. Testé sur la Nintendo Switch.
Le nouvel opus Dynasty Warriors 9 Empires vient d’arriver sur la plupart des plateformes. Cet épisode propose plusieurs guerres à vivre/revivre au rythme endiablé que l’on connait propre à Koei Tecmo.
Ce n’est cependant pas un simple Musô. Au-delà des grands champs de bataille à décimer, le joueur fera également partie du Conseil de Guerre dans lequel s’ouvrira tout l’aspect stratégique du jeu. En allant du recrutement des troupes jusqu’au développement agricole d’une région en passant par courtiser une potentielle futur femme ou futur mari et au final envahir joyeusement son voisin à coup de lance dans l’oignon…
Sur le papier, de nombreuses facettes du jeu semblent audacieusement amusantes et permettent une immersion plus intense dans le sens ou le joueur à la main mise sur le futur de son royaume : beaucoup de choix à faire, de terres à conquérir, savoir s’entourer de guerriers puissants, et même une trahison bien placée peut vous tirer d’affaires !
Grande Bataille, Basse Définition
Dynasty Warriors 9 Empires n’est pas là pour prendre son temps. À peine le jeu lancé, il y a le choix entre faire quelques tutos rapides ou bien partir pour une première campagne. Allons conquérir !
Conquérir oui, mais au prix de nos rétines. Avant tout, rappelons que ce test est effectué sur Nintendo Switch. Mais là tout de même… C’est laid ! C’est pixelisé, la résolution est tout à fait déconnante, et les textures n’ont probablement pas évolué depuis l’alpha du jeu. On ne va pas s’attarder longtemps là-dessus, que ce soit en jeu ou en cinématique, c’est graphiquement très en dessous.
En jeu, d’ailleurs, ça n’est pas que laid. C’est également affreusement lent, avec des drops pouvant descendre en dessous de 15 FPS lorsque de nombreux évènements se passent sur le champ de bataille. Impossible de fermer les yeux là-dessus tant les images par secondes sont apparemment en DLC. Nous sommes en 2022, ce genre de défaillance technique n’est plus tolérable.
Les musiques et l’ambiance sonore générale sont quant à elles correctes, on pourra y retrouver de la musique traditionnelle chinoise mêlée a du rock entrainant, ça fonctionne sans prise de risque aucune.
Certaines campagnes retracent l’histoire de Chine et il est tout de même agréable d’avoir droit à son petit paragraphe de lecture pour connaitre le pourquoi du comment avant de se mettre sur la tronche. Des personnages tirés eux-aussi de ces mêmes histoires ont droit à leur petite biographie. Évidemment, d’autres combattants créés de toutes pièces (généralement, les plus colorés) peuvent être inspirés de figures légendaires d’antan, mais sont tout de mêmes fictionnels pour certains.
Musô Tactique, Musô Pratique
Contrairement à ses confrères, cet opus peut se vanter d’avoir essayer une nouvelle recette au lieu de nous renvoyer la même sauce dite ‘efficace’. Au lieu de sauter de niveau en niveau en venant à bout des armées ennemies, ici il faudra construire un empire. Un empire dont vous pouvez être le Roi/la Reine, le Premier Ministre ou bien un simple officier puis gravir les échelons hiérarchiques.
Il y a donc un gros aspect Gestion/Stratégie, dans lequel il faudra gérer ses troupes, recruter des officiers, améliorer les défenses, développer l’agriculture, mais également des pots-de-vin, des trahisons, des invasions…
Plus le grade du joueur est haut, plus il aura accès à des choix et actions stratégiques. Tout au long d’une campagne, on peut ressentir la progression de son personnage ET de son royaume, ce qui donne un petit effet “Allez, encore un dernier tour…” C’est une facette nouvelle pour la série et plutôt réussie. Elle peut s’avérer toutefois répétitive au bout d’un moment tant le nombre d’actions restent tout de même assez limité.
Pour pousser le côté Gestion, il y a des relations à entretenir qui peuvent être utiles sur le champ de bataille. Il est également possible de courtiser un(e) potentiel(le) futur(e) mari/femme. Si les deux personnages qui constituent le couple sont toujours vivants à la fin de la campagne, ceux-ci auront un enfant qui deviendra un nouvel officier dit ‘Sans Faction’.
Il est d’ailleurs impossible de se marier avec quelqu’un du même sexe. C’est qu’ils étaient vieux jeu, à l’époque !
Pour une raison totalement mystérieuse, il est possible d’accéder à un monde ouvert pour se balader de châteaux en châteaux. Parfois, il peut y avoir une ou deux discussions à déclencher, mais non, au-delà du fait que cela nous permet de revoir à quel point le jeu est graphiquement dénué d’intérêt, c’est une fonctionnalité complètement inutile.
Et la baston dans tout ça ?
La recette reste évidemment la même, c’est ce qui fait à la base la force du genre. Des gros combos (simplistes, certes), des grosses techniques et des gros Ultimes à envoyer dans la tronche de milliers de pauvres protagonistes spécialement conçus pour être de la chair à canon.
De plus, il y a un côté personnalisation du héros qui permet de varier ‘un peu’ son gameplay. Au fur et à mesure de l’aventure, de nouvelles techniques sont débloquées, techniques que l’ont peut équiper à son personnage afin de créer ses propres extensions d’enchaînements. Ces attaques (appelées Plans Secrets) sont pour le coup assez nombreuses, et cette notion rajoute un élément de progression du héros qui est toujours satisfaisant, bataille après bataille.
Cependant, le Musô est également réputé pour sa caméra souvent désastreuse et Dynasty Warriors 9 Empires ne déroge pas à la règle. Le problème, c’est qu’il faut qu’un ennemi (Officier ou plus haut gradé) soit dans le champ de vision (c’est-à-dire en visuel sur l’écran) afin de prendre le focus sur lui. Et cela peut parfois s’avérer être un enfer. Rajoutez à cela le fait que les FPS sont en PLS lors d’une attaque sur trois… Si vous voulez tenter le mode que l’on aime appeler “Cauchemar”, essayez tout cela sur la version portable de la Nintendo Switch.
Par contre, des objectifs divers peuvent apparaitre sur les champs de bataille et peuvent retourner le cours de la bataille. Et ça, c’est super ! Ces stratégies militaires sont nombreuses et permettent de se donner un objectif autre que simplement oblitérer l’ennemi. Même si les actions à mener ne sont pas toujours claires, cela rajoute du dynamisme au gameplay et ça combat la répétitivité du genre.
Verdict
Dynasty Warriors 9 Empires regroupe beaucoup de bonnes idées qui ont été mal conçues. Le côté stratégique de cet opus renforce l’immersion du jeu. Pour le Musô en lui-même, les différents objectifs proposés permettent une plus grande diversité dans les batailles.
Cependant, une réalisation complètement bancale qui en résulte en un jeu très mal optimisé, et graphiquement désastreux, empêche le joueur de profiter pleinement de l’expérience qui, sans casser trois pattes à un canard, reste correcte.