Le meilleur beat’em all de tous les temps a le potentiel pour fournir une suite encore plus fine et brillante que jamais
Ceux qui ont eu la chance, comme votre serviteur, de jouer à Guardian Heroes durant leur enfance ou leur adolescence sur Sega Saturn ou plus récemment Xbox 360, savent qu’en termes de beat’em all, il est difficile de faire mieux. Que ce soit les graphismes, le chara-design, la bande-son, les combats, l’histoire… tout est admirable et jouissif. C’est bien simple, il s’agit de l’un des seuls jeux que je refais systématiquement chaque année, que ce soit sur Saturn, Xbox ou via l’émulateur Mednafen, et je suis loin d’être le seul.
La question étant : comment un tel chef-d’oeuvre a t-il pu déboucher sur une bouse comme Advance Guardian Heroes ou encore sa supposée suite spirituelle Code of Princess (ce dernier n’est pas mauvais, loin de là, mais il n’est pas au même niveau d’excellence que Guardian Heroes) ? Il s’agit plus que probablement du syndrôme Sega, qui a vu le génie de certaines de ses plus grosses licenses s’éroder au fil du déclin, Sonic en tête.
Pourtant, la couronne n’a jamais été prise, ni par Castle Crashers ou God of War, et un boulevard se présente aux courageux qui s’adonneraient à la suite de Guardian Heroes. Originalement développé en 1995 par le studio Nippon Treasure, composé d’anciens de Konami et qui se consacrait aux jeux estampillés Sega durant ses jeunes années, Guardian Heroes a peu de chances de renaître de ses glorieuses cendres grâce à eux, surtout lorsque l’on sait qu’il sont également les créatures de son abominable suite supposée sur Game Boy Advance. Leurs derniers travaux semble remonter aux années 2013-2014 avec deux épisodes de Gaist Crusher, réservés au Japon, éloignant de fait la possibilité de faire quelque chose de qualité et destiné à l’occident.
Un espoir existe cependant et il s’inspirerait du succès de Sonic Mania. Pour mémoire, Sonic Mania est l’un des derniers épisodes du hérisson bleu, probablement le meilleur depuis 15 ans. Sa particularité ? Il n’a pas été développé par Sega mais par un fan de la licence et développeur australien, Christian Whitehead qui, frustré par la qualité médiocre des derniers Sonic, s’est attelé à réaliser une suite aux accents rétro. Résultat : un jeu excellent, qui respire l’amour de la série et reste probablement l’une des moutures les plus divertissantes depuis Sonic 3 sur Mégadrive. Le type de production que Sega n’est plus en mesure d’offrir depuis longtemps, comme en atteste Sonic Forces, l’opus qui a succédé à Sonic Mania la même année (2017), et qui est d’une nullité affligeante.
Pour qu’un Guardian Heroes 2 voit le jour, il suffirait qu’un fan soit suffisamment passionné pour remuer ciel et terre, déverser son amour de la licence dans une création rétro et convaincre Sega de l’éditer. Whitehead l’a fait, et a écoulé plus d’un million d’exemplaires de sa création de par le monde, assurant de fait sa fortune et sa reconnaissance de premier fan de la boule bleue japonaise. Qui aura le courage et la bonté de donner aux fans de beat’em all ce dont ils rêvent depuis 20 ans ? Le pognon et la gloire sont au bout du chemin. Han et Ginjirou vous diront merci. Siouplaît ?